Bernard Hinault
L’épopée
du blaireau
Cet
exposé n’est pas une fiche de lecture, mais plutôt une note de lecture.
Bernard Hinault, coureur cycliste français, a dominé de la fin des années 1970 jusqu’au milieu des années 1980 l’univers du vélo. Il est, aujourd’hui encore et à l’heure où j’écris ces lignes, le dernier français à avoir remporté le Tour de France. Depuis 1985, année de sa dernière victoire finale sur les champs Élysées, les fans restent donc sur leur faim.
L’épopée du Blaireau, surnom
donné par le peloton, ainsi que par les suiveurs sur le bord des routes de France et
d’ailleurs, retrace, sous la plume de l’écrivain Christian Laborde auquel il
s’est confié, et sous une forme romancé, son parcours de coureur cycliste
professionnel. Loin des biographies habituelles, son destin est magistralement
exposé au travers de ce livre, dont on ne se lasse pas de parcourir chapitre
après chapitre, page après page et ligne par ligne l’histoire qui a fait de lui
une légende sportive.
Au fur et à mesure de
notre lecture, nous découvrons plus en détail sa vie, son œuvre et son palmarès.
De ses jeunes années, jusqu’à ses premières victoires - en passant par sa
période de facteur remplaçant, militaire, etc. -, l’auteur énumère non sans
humour, le parcourt du blaireau. Pour rédiger se livre, Bernard Hinault a naturellement
répondu aux questions de Christian Laborde, tout en distillant quelques faits historiques de sa vie privée et professionnelle.
Libre à lui de broder le contenu pour en
faire une œuvre romancé… Vous découvrirez au travers de cette lecture, non
seulement son parcourt, son caractère "qui était bien trempé"(encore de nos jours) comme
chacun le sait (1), mais aussi quelques recettes culinaires, qui font envie. Je n’en
dis pas plus !
Je termine naturellement cette
prose par deux petits extraits du livre, page 51-52 : « Décembre, c’est dans deux mois. Que faire pendant ces mois
d’octobre et de novembre : se rouler les pouces ? Se rouler les pouces, il sait
pas faire. En revanche, rouler, il sait. Alors, pendant deux mois, il roule. Pour
les PTT. Il devient facteur, le facteur de la Baie, entre Yffiniac et Hillion,
entre La Clôture et la boulangerie d’Hillion dont les pâtisseries – « jamais
de pâtisseries Bernard, jamais ! » - sont délicieuses. Un éclair au chocolat,
une tartelette aux pommes, mon Dieu, c’est une entorse bien légère aux règles
édictées par Robert Leroux, d’autant plus légère que la tournée du facteur de
la Baie fait 15 kms. C’est largement suffisant pour éliminer lipides et
glucides. Et n’oublions pas le vélo dont il se sert pour la distribution du
courrier ! Il ne sort pas de la boutique de Gérard le métayer à Saint-Brieuc,
le vélo, mais du grenier du fraîche. C’est le vélo de son grand-père. Il l’a
nettoyé, repeint, briqué, huilé. Il pèse un âne mort. Et il est doté d’un
pignon fixe. Il peut donc, en sus de la tarte aux pommes, dévorer une tarte aux
fraises. Il a une centaine de clients et
trois sacoches. La tournée, il l’effectue en longeant la baie, cette baie qui
fut son terrain de jeu. Il allait chercher des vers de mer à la pointe des
Guettes, à marée basse. La mer descend de 7 kilomètres. Avec ses cousins, ils
disposaient les lignes au-delà des parcs à huîtres : 745 hameçons par ligne. Dans
la baie, à marée basse, y’avait eux et le camion, le mec qui chargeait du sable
dans son camion.
(...) »
« Bernard
pédale jusqu’à la pointe des Guettes, la plage de Lermot où il se baigne en
été. Hinault facteur : la tournée la plus rapide des côtes d’Armor. Il appuie
un max, Bernard, et les gens sont ravis, car, contrairement à ses
prédécesseurs, il leur livre le courrier et Ouest-France avant midi : le
journal juste avant de passer à table, c’est vraiment agréable. Hinault aurait
bien voulu avoir dans ses sacoches le courrier de la Société laitière de
l’Ouest. Le courrier, il ne l’aurait pas déposé dans la boîte à lettres. Il
l’aurait porté à la comptabilité. Bernard aimerait-il les colonnes de chiffres,
les bilans ? Non. Juste envie de voir la comptable, Martine. Martine Lessard. Elle
est née à Hénon, Martine, et habite au Quessoy. Son père bosse dans une
carrière d’où l’on extrait le kaolin qui sert pour la faïence et les
médicaments. Sa mère, elle ne travaille pas. Bref, sa mère, comme toutes les
mères, elle n’arrête pas. » (…)
Si comme
moi, vous êtes un tantinet curieux
et parfois nostalgique d’une époque, aujourd’hui révolu, ce livre
est fait pour vous. La
lecture s’effectue de la plus belle manière, et nous fait revenir quelques
années en arrière… Ah, l’étape de l’alpe Duez et son duo avec Greg LeMond !
Vous y découvrirez les points essentiels de sa carrière d’athlète, avec en plus
quelques conseils sur l’art de pédaler. Bref, de quoi passer un moment agréable
en sa compagnie. C’est le but de ce genre de livre. Nous faire rêver !
Ce livre est disponible dans les librairies en
ligne ou non, ainsi que dans quelques bibliothèques municipales.
À découvrir !
…/…
(1) : Les
passionnés de la petite reine, le savent !
Petite reine: "nom donné au Tour de
France, mais aussi au vélo en général."
Couverture du livre : https://www.mareuil-editions.com/.
Crédit photo de l’article :
Internet.
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